Faire la Différence en Shortlist

Faire la différence en shortlist passe par la qualité de la préparation

Par Anne Lepinay, associée chez Enjeux Dirigeants.

Pour réussir vos entretiens d’embauche, il faut les préparer méticuleusement. Vous pensez sans doute qu’à trop préparer, vous risquez de perdre votre naturel et votre authenticité, ce qui pourrait se révéler contreproductif. C’est en fait tout l’enjeu d’une bonne préparation : être particulièrement bien affûté et rester naturel et authentique en entretien face à votre interlocuteur.

Voici les éléments clés d’une bonne préparation.

1. Renseignez-vous sur la société et son futur interlocuteur

Le chasseur de tête vous informe que vous faites partie de la shortlist et que vous allez entamer une série d’entretiens au sein de la société. En premier lieu, recueillez toutes les informations disponibles sur la société, son histoire, son organisation, sa stratégie, ses chiffres clés. Renseignez-vous sur le marché, les clients, la concurrence. Faites-le en visitant le site bien sûr, en lisant le rapport annuel s’il existe, en cherchant des informations dans la presse et en interrogeant votre réseau.

Renseignez-vous également sur la/les personnes que vous allez rencontrer. N’hésitez pas à visualiser son profil LinkedIn et à faire, là aussi, jouer votre réseau. De même, vous avez tout intérêt à demander conseil au chasseur de tête sur la meilleure manière d’aborder l’entretien à venir, grâce aux informations qu’il peut vous fournir sur le profil et le mode de fonctionnement de votre futur interlocuteur.

2. Analysez votre pertinence par rapport au poste à pourvoir

Il s’agit d’être clair sur vos compétences, d’avoir en tête votre CV et d’être prêt à raconter vos expériences de manière convaincante. L’enjeu est surtout de faire écho au cahier des charges, de montrer que vous allez vous intégrer à votre futur environnement en faisant le parallèle entre ce que vous avez vécu et ce que vous pressentez des attentes des recruteurs et du contexte du futur job.

Ainsi, quand vous parlerez de vous, vous serez attentif à parler aussi de votre interlocuteur et de son écosystème. C’est cela qui le rendra attentif à ce que vous dites !

En lisant la description de fonction, si le chasseur de tête vous en a envoyé une, vous noterez que dans les critères requis, figure un volet sur les expériences, formation, langues, etc. et un volet sur les compétences personnelles : leadership, esprit d’équipe, vision stratégique…

Pour convaincre de vos qualités personnelles, l’enjeu ne sera pas de les affirmer, mais de les démontrer, au travers de vos expériences et de vos succès. En racontant vos histoires, votre interlocuteur vous visualisera à l’œuvre et percevra toutes les forces que vous pouvez apporter à l’entreprise.

3. Soyez au clair sur vos motivations

Pourquoi avez-vous envie de ce job ? Dans cette société en particulier ? Si vous êtes en lice pour le job de vos rêves, dans l’entreprise de vos rêves, les arguments devraient vous venir facilement. Néanmoins, il est important d’avoir préparé la façon dont vous allez les exprimer : qu’il s’agisse de l’excitation liée au défi à relever, de la fierté à rejoindre une entreprise pour son ambition et ses valeurs, de la possibilité de piloter des types de projets que vous avez aimé gérer, de rejoindre une équipe dans laquelle vous vous projetez bien…

Cette réflexion en amont est encore plus importante si vous avez plusieurs pistes en même temps : si l’une d’entre elles vous stimule moins mais que vous vous voulez vous donner les moyens d’aller au bout du process de recrutement, il va falloir expliquer pourquoi vous êtes motivé !

Un candidat motivé donnera potentiellement le meilleur de lui-même, ce qui est propre à rassurer le recruteur.

4. Préparez vos questions

Etonnant, quand on discute avec des recruteurs opérationnels, de voir combien ils sont attentifs aux questions que les candidats posent… ou ne posent pas. « J’ai des doutes, il ne m’a pas convaincu : il ne m’a posé aucune question ». Une personne qui ne pose pas de question est perçue comme peu motivée, n’ayant pas envie de se projeter dans son futur environnement, voire même trop centrée sur elle-même.

Préparez donc des questions. Plus vous vous serez renseigné sur l’entreprise, sur son organisation, sur son marché, sur vos futurs interlocuteurs, plus vous aurez attentivement analysé la description de fonction, plus vos questions seront pertinentes.

Bien entendu, vous ne serez sans doute pas amené à poser toutes les questions que vous aurez préparées. Selon le déroulé de l’entretien, vous aurez spontanément des réponses, et d’autres questions émergeront.

Souvenez-vous : un candidat est plus souvent évalué sur les questions qu’il pose que sur les réponses qu’il donne !

Conclusion

N’ayez pas peur de trop en faire en termes de préparation.

Et au moment d’arriver en entretien, oubliez tout ce que vous avez préparé et mettez-vous en mode réceptif. Soyez ouvert, à l’écoute, et centrez-vous sur la personne qui est en face de vous, qu’elle soit à l’écran ou derrière un bureau. En vérité, vous n’aurez rien oublié, les éléments préparés seront intégrés et vous pourrez les faire valoir en fonction du contexte et du contenu de l’échange.

Une bonne préparation vous permettra d’être dans la relation avec votre interlocuteur, car vous n’aurez plus à réfléchir pour élaborer vos réponses. C’est cette posture qui vous permettra de vous détendre, de rester authentique, et qui vous permettra de faire la différence.